Le nouveau gouvernement de Michel Barnier a enfin été rendu public. Contrairement au gouvernement précédent, la santé, la solidarité et le travail ne sont plus réunis dans une même responsabilité ministérielle. Une répartition qui ne va donc pas dans le sens d’une approche globale du secteur que nous défendons.

Trois conséquences à cette dispersion : tout d’abord, en disséminant les responsabilités, cela affaiblit le poids du social dans les travaux et arbitrages ministériels. De plus, la distinction ministérielle entre la santé et les solidarités divise notre secteur, séparant le sanitaire du social et médico-social et mettant de ce fait à mal la cohérence du périmètre de notre branche professionnelle. Enfin, détacher le travail de la santé et de la solidarité va rendre plus difficile l’appréhension du dossier de la CCUE, forçant le travail interministériel et obligeant à des médiations pas forcément porteuses d’efficacité.

Cette répartition ne va donc pas dans le sens d’une approche globale du secteur que nous défendons ardemment, interrogeant une nouvelle fois la volonté politique de dépasser les silos, de décloisonner les politiques publiques et d’apporter enfin des réponses systémiques aux problèmes sociétaux de notre pays.

Autre signal alarmant, à l’heure où le vivre ensemble et la solidarité sont de plus en plus mis à mal en France, nous ne retrouvons pas dans les différents intitulés ministériels ni le handicap, ni la protection de l’enfance, ni la lutte contre les exclusions, ni le grand âge. Si ces thématiques se retrouvent naturellement dans les périmètres ministériels, leur absence est symbolique. Elle incite à la vigilance, car elle laisse planer le risque d’indifférence gouvernementale et d’inaction politique à un moment où, au contraire, l’urgence impose une visibilité et un engagement indiscutables.

Nous espérons que notre nouveau ministre Paul Christophe, en tant qu’ex-président de la Commission des Affaires sociales, saura prendre conscience de la situation plus que critique dans laquelle se trouve notre secteur. Nous attendons également une formation rapide des différents cabinets afin de pouvoir rencontrer au plus vite nos nouveaux interlocuteurs et les sensibiliser à l’urgence de nos enjeux, au premier rang desquels le financement du secteur.

Dans quelques jours, nous aurons une vision plus précise des intentions gouvernementales avec le discours de politique générale le 1er octobre prochain. Nous pourrons alors constater la réalité des ambitions du pouvoir en place pour notre secteur et en déduire les suites à donner : en ce qui concerne Nexem, il n’est pas question d’accepter un quelconque recul ou même une stagnation de l’investissement politique dans notre secteur. Il faut aller de l’avant, vite et fort.

Rendez-vous donc la semaine prochaine, pour une mise en perspective du discours de politique générale et son impact sur notre action.

 

Article publié le 27/09/2024

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